Rapprocher la culture de l'économie sociale et solidaire
Les entreprises culturelles sont entrées dans une période de transition profonde. Celle-ci tient autant à la raréfaction des financements publics qu’à l’évolution des missions d’un certain nombre de ces acteur·rice·s culturel·le·s, liées notamment à l’aggravation des fractures sociales et territoriales ainsi qu’à la mise en œuvre des droits culturels. À ces nouveaux enjeux, les acteur·rice·s, les expériences et les méthodes de l’économie sociale et solidaire (ESS) peuvent apporter des réponses concrètes. Encore faudrait-il que les mondes de la culture et de l’ESS ne soient pas si éloignés…
Alors que le poids de la culture est important au sein de l'ESS (les structures culturelles représentent 15 à 17% des entreprises de l’ESS), les formes d’organisation sociales et solidaires innovantes y sont très peu nombreuses (Groupements d’employeurs, Coopératives d’activité et d’emploi, Pôles territoriaux de coopération économique…) et inversement le domaine des entreprises culturelles est peu connu dans le monde de l’ESS.
Entre le « tout public » et le « tout marchand », elle [l’ESS] offre une troisième voie qui garantit la primauté des valeurs d’intérêt général, de démocratie, de non-lucrativité dans une nouvelle logique entrepreneuriale.
Les propositions
Le rapport identifie trois voies de progrès essentielles :
- La coopération entre les acteur·rice·s culturel·le·s, qui doit être encouragée par les pouvoirs publics contre la logique de segmentation par discipline et fonction,
- Le renforcement des capacités entrepreneuriales des acteur·rice·s culturel·le·s à travers la formation, l’accompagnement et la diversification de leurs activités, sans que cela ne compromette ni l’exigence artistique ni l’utilité culturelle et sociale de leurs projets,
- L’amélioration de la (re)connaissance de l’ESS au sein du secteur culturel, grâce à l’information, le recueil et la diffusion d’expériences et d’outils, notamment au niveau régional.
Trois efforts complémentaires sont également évoqués : améliorer l’évaluation de l’utilité sociale des projets culturels, élargir la diffusion et internationaliser les échanges, et enfin, adapter les outils de financement privés aux spécificités de la production culturelle.
Retrouvez le détail de ces propositions dans l’étude complète.